Calendrier – Saison 14 (sept 2024 – mars 2025)
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Il n’y a pas de conférences les mardis:
29 octobre 2024 (congé de Toussaint)
24 décembre 2024
31 décembre 2024
Détails des des Cycles de la Saison 14
Cliquez sur les cycles ci-dessous pour en connaître le détail
Cycle 1 : Dans les pas de Spinoza (II) - Jean-Michel Longneaux
Dans les pas de Spinoza (II)
Jean-Michel Longneaux
En dénonçant les erreurs liées au premier genre de connaissance, Spinoza nous enseigne ce que nous ne sommes pas. Il nous indique aussi comment il ne faut pas interpréter sa philosophie. Cela dit, comment cette fois comprendre positivement, et à la façon de Spinoza, ce que vivre veut dire ?
Cycle 1: le matin de 10h00 à 11h20
24 septembre 2024 |
A la recherche d’une espèce d’éternité Y a-t-il moyen de passer d’une connaissance où je n’accède qu’aux modification de mon corps, à une connaissance des choses telles qu’elles sont ? Que signifie « connaitre les choses telles qu’elles sont » ? |
8 octobre 2024 |
Ce que peut la raison (ou connaissance du second genre) Pourquoi la raison nous donne-t-elle un accès insuffisant mais pourtant bien réel à des vérités éternelles ? Présentation du système de Spinoza d’après la raison. |
22 octobre 2024 |
Retrouver l’intuition en nous (ou troisième genre de connaissance) Pourquoi la raison ne suffit pas ? Seule l’intuition nous donne accès à la vie réelle. |
12 novembre 2024 |
Intuitionner Dieu ? Présentation du système de Spinoza d’après l’intuition : vérification par l’expérience de ce que la raison était obligée d’affirmer. |
26 novembre 2024 |
De l’esprit, idée du corps à l’esprit sans le corps Dans le livre 2 de l’Ethique, Spinoza affirme l’union de l’esprit et du corps. Dans le livre 5, il parle de l’esprit sans le corps. Comment comprendre ce paradoxe ? |
10 décembre 2024 |
Les critiques adressées à Spinoza Petit détour par les critiques formulées à l’encontre de Spinoza, pour mieux comprendre sa pensée et ses éventuelles limites. |
Cycle 2 : L'éclat du langage. Réflexions avec Jacques Derrida - Salomé Frémineur
L’éclat du langage.
Réflexions avec Jacques Derrida.
Salomé Frémineur
Par nos relations sociales, notre organisation politique, notre rapport au monde, nous sommes des êtres de langage. Ce qui affecterait le langage nous affecterait tout autant. Aujourd’hui, il paraît menacé par des processus d’uniformisation et d’objectification technique, qui mettraient en péril sa dimension collective – ou justement, sa faculté de particularisation… Dans ce cycle de conférences, nous nous arrêterons sur ce qui fait le langage, comme ce que nous parlons et qui nous échappe, tout en tentant de nous défaire des philosophies qui n’appréhendent le langage qu’à partir du danger qui le menace.
Trois conférences présenteront une philosophie du langage qui l’approche comme vivant, donc susceptible de croître ou de décliner. Ensuite, trois conférences épingleront Jacques Derrida, comme ce philosophe qui réfléchit l’écriture et le langage qui nous échappe, et peut nous aider à penser ce qui arrive aujourd’hui.
Cycle 2 : le matin de 11h40 à 13h00
24 septembre 2024 |
Modernité délétère Le XXe siècle verrait l’uniformisation de toutes les activités humaines, parmi lesquelles le langage. Walter Benjamin donne une version particulièrement riche de ces critiques de la modernité. |
8 octobre 2024 |
Le péril technique ? À l’heure des technologies numériques, le langage est plus que jamais pris dans des processus techniques. Peut-on craindre pour son devenir ? |
22 octobre 2024 |
La novlangue du totalitarisme Dans 1984, Orwell décrit la langue simplifiée d’un régime totalitaire. Cela peut-il arriver à notre langage ? Que veut dire le manipuler idéologiquement ? Y a-t-il un langage auquel on ne puisse échapper ? |
12 novembre 2024 |
Derrida et l’écriture Pour parler du langage, Jacques Derrida mobilise l’idée de l’écriture – cette notion permettra de réarticuler de façon optimiste la question du langage et de son devenir. |
26 novembre 2024 |
Être dépossédé de la langue Dans le livre Le monolinguisme de l’autre, Derrida évoque sa jeunesse en Algérie, sous Vichy. Il fait de la dépossession le paradigme de tout rapport au langage. |
10 décembre 2024 |
Qu’est-ce que la déconstruction ? Entreprise de lecture de textes ou dénonciation des structures qui nous enserrent, la déconstruction, méthode de Derrida, est la mise au jour d’un impensé qui s’impose. Elle permettra de demander : que fait-on de ces ordres qui nous forgent ? |
Cycle 3 : Platon: la philosophie en dialogues - Sylvain Delcomminette
Platon: la philosophie en dialogues
Sylvain Delcomminette
Platon n’est pas le seul auteur à avoir écrit des dialogues philosophiques, mais il n’a jamais été égalé sur ce terrain. C’est que chez lui, la forme dialoguée n’est pas un simple habillage extérieur, mais l’essence même de la pensée, et donc de la philosophie qu’il est en train d’instituer. L’objectif de ce cycle est d’introduire les auditeurs à cette méthode si particulière de philosopher, loin des représentations caricaturales dont souffre encore souvent la pensée platonicienne.
Cycle 3 : le matin de 10h00 à 11h20
1 octobre 2024 |
Pourquoi des dialogues ? Qu’est-ce qui justifie spécifiquement le mode d’écriture dialogué chez Platon ? Cette leçon introductive passera en revue un certain nombre de réponses qui ont été proposées à cette question. |
15 octobre 2024 |
Le procès du dialogue : l’Apologie de Socrate Même au tribunal, Socrate parvient à transformer sa défense en un dialogue avec l’un de ses accusateurs, et ce en vue de justifier la dialectique comme le plus grand de tous les biens. |
5 novembre 2024 |
Les ruses du dialogue : le Ménon Comment dialoguer avec un interlocuteur qui refuse la possibilité même de chercher ce qu’on ne sait pas ? Socrate doit déployer des trésors de ruse pour parvenir à faire comprendre à Ménon – ou, à défaut, au lecteur – que et comment la vertu peut s’enseigner. |
19 novembre 2024 |
Un dialogue conflictuel : le Gorgias Dans le Gorgias, Socrate fait face à son interlocuteur le plus hostile – à tel point qu’à la fin, celui-ci le laisse poursuivre seul. Cela permet de poser la question : l’intérêt d’un dialogue réside-t-il avant tout dans la confrontation d’opinions ? |
3 décembre 2024 |
Dialoguer face à la mort : le Phédon Dans un contexte tragique – l’attente de sa mise à mort –, Socrate opère un renversement radical entre la vie et la mort, qui situe la vie véritable dans la pensée, c’est-à-dire dans le dialogue philosophique. |
17 décembre 2024 |
Un dialogue amoureux : le Phèdre Faut-il accorder ses faveurs à celui qui vous aime ou à celui qui ne vous aime pas ? Sous prétexte de répondre à cette question oiseuse, c’est la dialectique qui s’impose comme le seul objet de l’amour véritable, c’est-à-dire de la philosophie. |
Cycle 4 : Comment penser la singularité de l'expérience des modernes avec Bruno Latour ? - Didier Debaise
La nature des modernes
Comment penser la singularité de l’expérience des modernes
avec Bruno Latour ?
Didier Debaise
L’œuvre de Latour se présente comme une vaste enquête sur ce qu’il a nommé les « Modernes ». De La vie de laboratoire à l’Enquête sur les modes d’existence, en passant par Nous n’avons jamais été modernes et Politiques de la nature, Latour a exploré sans relâche la pluralité des formes d’expérience de l’aventure des Modernes. Mais qui sont exactement ces Modernes et de quels événements sont-ils les héritiers ? Comment leurs pratiques les ont-ils continuellement mis en porte-à-faux avec leurs modes de représentation ? Quelle place géo-historique occupent-ils et comment peuvent-ils prétendre n’en occuper aucune en particulier ? Ces questions trouvent aujourd’hui une nouvelle actualité dans le cadre de ce que Latour a désigné comme le « nouveau régime climatique ». Il s’agira donc à la fois de suivre la cohérence de la pensée de Latour et de cerner la place qu’elle peut avoir dans le contexte actuel. Explorer ainsi l’œuvre de Latour, comme nous proposons de le faire dans cette série de conférences, c’est à la fois suivre la pluralité des débats qui ont animé la philosophie ces dernières années et se donner les moyens d’établir un diagnostic sur notre époque en vue d’ouvrir d’autres possibles.
Cycle 4 : le matin de 11h40 à 13h00
1 octobre 2024 |
Genèse d’une œuvre La première séance sera consacrée à la genèse de cette œuvre disparate. Le premier texte publié de Latour est une texte consacré à la répétition chez Charles Peguy intitulé : « L’importance réelle du style répétitif de Péguy, analysée à travers Clio ». Ce texte comporte déjà en germe tout un réseau d’obsessions qui caractérisent l’œuvre de Latour. Le passage par ce moment inaugural permet ainsi de saisir la manière très singulière par laquelle Latour s’est intéressé, par la suite, aux pratiques scientifiques, notamment dans La vie de laboratoire et dans Pasteur. Guerre et paix des microbes. Nous suivrons l’évolution de la pensée de Latour jusqu’à ses derniers textes publiés, notamment l’Enquête sur les modes d’existence et Où atterrir ? Cette exploration dans l’œuvre de Latour se fera notamment en établissant des liens et contrastes avec d’autres penseurs avec lesquels il a entretenu des dialogues incessants, comme par exemple D. Haraway et I. Stengers. |
15 octobre 2024 |
L’invention moderne de la nature La deuxième séance sera consacrée à l’invention moderne du concept de Nature. Nous suivrons la manière dont, selon Latour, furent inventées les oppositions constitutives de l’expérience des modernes entre « faits » et « valeurs », « objectivité » et « subjectivité », et qui se regroupent autour de la grande opposition « nature » et « culture ». Latour, dès Nous n’avons jamais été modernes, situe son invention dans les gestes constitutifs des sciences modernes au XVII°s. Interroger cette invention, c’est établir l’espace de constitution des modernes. Retraçant ce parcours, Latour écrit : « Dans un livre publié il y plus de vingt ans, Nous n’avons jamais été modernes, j’avais essayé de donner un sens précis à l’adjectif trop polysémique de ‘modernes’ en me servant comme pierre de touche du rapport que l’on a commencé à établir au XVII° siècle entre deux mondes: celui de la Nature et celui de la Société, le monde des non-humains et celui des humains ». Nous tâcherons donc durant cette seconde séance de comprendre les nécessités auxquelles répondaient les distinctions à l’origine du « grand partage » entre nature et culture et leurs héritages actuels. |
5 novembre 2024 |
La nécessité d’un vrai pluralisme La troisième séance portera sur le statut des modes de pensée propre aux Modernes. Nous verrons comment, selon Latour, les modernes n’ont cessé, dans leurs pratiques, de faire proliférer les êtres (objets techniques, entités hybrides, réalités scientifiques, artéfacts en tout genre, êtres de fictions, etc.) et en même temps les ont réduits à une seule forme d’existence privilégiée (la matière et le réel). Pluralistes dans leurs pratiques, ils furent essentiellement monistes dans leurs représentations. Nous suivrons donc à la fois le diagnostic que Latour établit et les raisons qui l’ont amené à proposer, notamment dans l’Enquête sur les modes d’existence, un véritable pluralisme : « on va peut-être bénéficier d’un pluralisme ontologique qui va permettre de peupler le cosmos d’une façon un peu plus riche et, par conséquent, de commencer sur une base plus équitable, la comparaison des mondes – la pesée des mondes. On ne s’étonnera donc pas que je parle dans tout ce qui suit des ‘êtres’ de la science, de la technique, etc. Au fond, il nous faut reprendre la vieille question ‘qu’est-ce que?’ (Qu’est-ce que la science? Quelle est l’essence de la technique? etc.), mais en découvrant chaque fois des êtres aux propriétés différentes ». |
19 novembre 2024 |
Qu’est-ce qu’un régime de vérité ? La quatrième séance sera consacrée à la question des régimes de « vérité ». Les enquêtes ethnographiques que Latour a menées dans les laboratoires scientifiques l’ont amené à interroger le statut des propositions, des théories et des expérimentations scientifiques. Se méfiant de toute conception générale de la connaissance, de toute considération purement épistémologique, il a cherché à suivre les manières par lesquelles un savoir est produit pratiquement dans un laboratoire, à explorer les modes de vérifications et l’établissement de ce qu’il a appelé des « chaines de références ». La question de la vérité devient indissociable des processus de vérification et validation. Héritant du pragmatisme anglo-américain, et principalement de W. James, il propose, à sa suite, une conception « ambulatoire » de la connaissance qui sera au cœur de cette quatrième séance. |
3 décembre 2024 |
Quel territoire occupent nos idées ? Cette cinquième séance sera consacrée aux modes de pensée qui définissent les Modernes. Nous suivrons la manière dont Latour, dans des livres aussi différents que Le culte des dieux faitiches, Politique de la nature ou encore Face à Gaia, a interrogé le statut des idées générales qui animent les Modernes. Il a ainsi mené de véritables enquêtes sur l’invention, la circulation et les prétentions à l’universalité de notions aussi importantes que la Matière, la Nature, la Croyance, l’Objectivité ou encore le Progrès. Les questions qui ont guidé ces enquêtes sont de savoir comment ces notions ont été inventées, à quelles nécessités répondaient-elles et comment se sont-elles diffusées. Latour a appelé « ontologie régionale » cette nécessité de localiser, situer les idées dont nous héritons : « Les modernes, écrit-il, sont le peuple de l’Idée, leur dialecte c’est la philosophie. C’est sur leur curieuse ontologie régionale qu’il faut d’abord se concentrer si l’on veut avoir la moindre chance d’affronter les ‘autres’ – les anciens autres – et Gaïa – l’Autre vraiment autre ». Il n’est donc pas surprenant que le travail de Latour se soit constitué dans le voisinage d’anthropologues tels que E. Viveiros di Castro et P. Descola. Nous chercherons donc durant cette séance à mettre en évidence le statut d’une anthropologie des idées des modernes en partant notamment des travaux des anthropologues contemporains. |
17 décembre 2024 |
Comment hériter de Latour ? Durant cette séance conclusive, nous reviendrons sur les derniers textes de Latour, principalement Où atterrir ?, Qui suis-je ? et le Mémo sur la nouvelle classe géosociale. Nous reprendrons l’ensemble des développements des séances précédentes et nous tâcherons d’établir un héritage possible de la pensée de Latour autour de la question insistante dans ses derniers textes : que signifie « devenir terrestre » ? Cette question nous permettra de situer les derniers travaux de Latour sur la scène de la pensée contemporaine et d’explorer d’éventuels prolongements qui pourraient en être faits. |
Cycle 5 : Puisance et impuissance des images. Parcours historique et philosophique - Ralph Dekoninck
Puissance et impuissance des images.
Parcours historique et philosophique.
Ralph Dekoninck
Comment peut-on détruire des images et en adorer d’autres ? D’aucuns attribuent ce cercle vicieux de l’iconoclasme-idolâtrie aux propriétés mêmes de l’image qui nous détournerait de la réalité, voire pis entraînerait la confusion entre le réel et la fiction. Plus qu’aux images elles-mêmes, on s’intéressera aux discours qui les font parler. Montrer le doigt de celui qui montre, que ce soit pour aveugler ou pour dessiller, revient à s’interroger sur les représentations que l’on se fait de l’image, de sa puissance et de son impuissance. On cherchera à éclairer en particulier l’histoire des représentations de l’idole et les systèmes de pensée qui les sous-tendent, depuis les racines judéo-chrétiennes et gréco-romaines jusqu’à notre monde contemporain, et cela en traversant successivement les champs religieux, artistique, scientifique, médiatique et politique.
Cycle 5 : le matin de 10h00 à 11h20
7 janvier 2025 |
Idole (eidolon) et icône (eikon). En guise d’introduction à ce cycle, retour aux origines philosophiques gréco-romaines (en particulier platoniciennes) du partage entre fausse image et vraie image. |
21 janvier 2025 |
« Ce n’est qu’une image ». Idole et religion Quelle définition la tradition judéo-chrétienne a-t-elle donnée de l’idole ? Et comment cette définition va-t-elle évoluer jusqu’à l’ère moderne, pour durablement forger notre imaginaire de l’idolâtrie, et par contraste nos conceptions de l’image saine/sainte ? |
4 février 2025 |
« Ce qu’on désire, on le croit aussi ». Idole et art En quoi le double héritage gréco-romain et judéo-chrétien a-t-il contribué à forger, à partir de la Renaissance, une certaine idée de l’œuvre d’art, conçu comme imitation de la réalité, jusqu’à s’y substituer, ouvrant ainsi la voie à un nouveau culte, celui de l’art ? |
18 février 2025 |
« Choisis donc la vérité qui te rend un Dieu ». Idole et science Comment l’idée de simulacre a-t-il pu gagner le champ des sciences modernes au XIXe siècle, contribuant à l’avènement d’un nouvel imaginaire scientifique (cultivé par le 7e art) qui se fait le refuge des valeurs religieuses et artistiques ? |
4 mars 2025 |
« Tout le monde voit ce que je ne vois pas ». Idole et médias Comment l’idole a-t-elle gagné notre monde du spectacle, où le corps de l’artiste est désormais placé au cœur d’une nouvelle liturgie médiatique qui prolonge, d’une certaine façon, d’anciens régimes de sacralité ? |
18 mars 2025 |
« Nous sommes en train de mener une guerre qui a pour théâtre le champ de bataille des images ». Idole et politique Comment la notion d’idole a-t-elle pu refaire surface ces vingt dernières années dans le contexte des guerres par ou contre la terreur, au nom desquelles bien des prétendues idoles ont été détruites et bien des supposées icônes ont été produites ? |
Cycle 6 : Des contes pour comprendre la justice et les procès - François Ost
Des contes pour comprendre la justice et les procès.
François Ost
Mal connue et souvent dépréciée, la justice informe pourtant l’ensemble de notre existence individuelle et collective. Appliquant le mot d’ordre de Paul Ricoeur, « le récit donne à penser », le pari de ce cours est de raconter la justice pour mieux la comprendre. La penser comme production culturelle, source de valeurs et levier de l’action politique, et pas seulement ensemble de normes et arrangement individuel. Pour atteindre cet objectif, le cours propose une méthode originale, combinant analyse théorique et performance littéraire. Chaque thème examiné débutera par la lecture d’un conte juridique suivi ensuite d’un décryptage de ses enjeux philosophiques.
Cycle 6 : le matin de 11h40 à 13h00
7 janvier 2025 |
Juger, venger, pardonner Après avoir rappelé la spécificité de la démarche narrative du cours, cette première séance, basée sur de nombreuses références littéraires, présentera la justice (celle des tribunaux, du tiers institué) en contrepoint de deux formes alternatives de règlement des conflits : la vengeance (en deçà de la justice) et le pardon (au-delà). |
21 janvier 2025 |
Le procès de Jésus Double procès en vérité : devant le Sanhédrin, selon le droit juif religieux et devant le tribunal de Pilate, selon le droit romain. Mais comment rendre justice quand l’accusé se réclame d’une justice supérieure et que la foule appelle au lynchage ? Illustration de la thèse : « la justice, entre amour et violence ». |
4 février 2025 |
Socrate en procès Athènes condamne Socrate en 399 avant J.-C. Un procès en révision est organisé par la Fondation Onassis en 2012, cette fois Socrate est acquitté. Qu’en penser : acquitter Socrate au nom de la liberté de conscience, ou le condamner au nom de l’adage « pas le liberté pour les ennemis de la liberté » ? |
18 février 2025
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Le douzième chameau Un conte bédouin rapporte qu’un certain cadi résout un problème successoral impossible en ajoutant provisoirement un douzième chameau, le sien, au partage. Que représente ce mystérieux douzième chameau dans la justice moderne ? On en donne douze explications… |
4 mars 2025 |
Solange B. infanticide ? Tuer son propre clone, de surcroît équipé d’une intelligence artificielle, est-ce un assassinat ? Une Cour d’assises imaginaire en débat. L’occasion de s’interroger sur ce qu’être humain signifie. |
18 mars 2025 |
Dessine-moi une île de justice Les îles (‘désertes’, ‘mystérieuses’, ‘au trésor’) sont les scènes imaginaires sur lesquelles se projettent nos fantasmes, nos désirs et nos peurs. Aussi nos modèles de justice et d’injustice. Un périple littéraire entre utopie et dénonciation, entre pirates et colons, révolutionnaires et bagnards. |
Cycle 7 : L'attention, le souci, le soin - Michel Dupuis
L’attention, le souci, le soin
Michel Dupuis
De la neurobiologie à la neuropsychologie, des sciences sociales à la métaphysique, la réalité complexe et protéiforme de la vie de l’esprit, dissimulée sous le terme unique d’attention, est affaire d’interdisciplinarité. En contexte post-moderne, elle mérite un examen critique qui s’inscrit sous plusieurs horizons – selon une dialectique commune cependant : normale ou désordonnée, l’attention est à la fois active et passive, projet et retenue, fonction vitale et pulsation de l’existence. Et finalement célébration du monde.
Cycle 7 : le matin de 10h00 à 11h20
14 janvier 2025 |
Neurophilosophie de l’attention Le phénomène très complexe qu’est l’attention a bénéficié d’un regain d’intérêt ces dernières années. Une fois de plus, le progrès scientifique en appelle à plus de philosophie. Les modèles neuro-psycho-biologiques attachés au fonctionnement « normal » et aux pathologies de l’attention constituent désormais une partie importante de la neurophilosophie contemporaine |
28 janvier 2025 |
Attention, intentionnalité et affordances En psychologie « écoloqique », les recherches actuelles sur les affordances impliquent directement les capacités attentionnelles des organismes compris comme « êtres-au-monde ». Elles contredisent frontalement le dualisme traditionnel du sujet et du monde et elles relativisent le rôle de l’intentionnalité dans la perception. |
11 février 2025 |
Attention et « pleine conscience » La pensée est bien davantage que la conscience, et l’attention n’est pas que volontaire et consciente. Dès lors, c’est toute la vie de l’esprit, et en particulier la « pleine conscience », qu’il faut réinterroger, alors que, grâce aux nouvelles technologies d’imagerie cérébrale, les questions autour des troubles et des formes résiduelles de la conscience sont plus énigmatiques que jamais. |
25 février 2025 |
Attention et temporalité La temporalité en ses phases et ses modes – ralentie, angoissante, ennuyeuse, fuyante… – ne se donne qu’à des formes particulières d’attention : « on ne voit pas le temps passer… » mais on l’éprouve de manières différentes, singulièrement dans les vécus psychopathologiques, tels que ceux de la mélancolie et de la manie. S’y ajoute aujourd’hui une espèce de catastrophisme lié aux troubles attentionnels chez les jeunes. |
11 mars 2025 |
Nicolas Malebranche, Simone Weil : deux éthiques de l’attention Deux pensées, bien différentes mais authentiquement critiques, l’une développée par un homme du 17e siècle et l’autre par une femme du 20e, ont fondé sur l’attention l’ensemble de leur système éthique : l’attention s’y trouve à la fois comme un devoir, une épreuve et la chance de se laisser saisir par le vrai, le bon et le bien. |
25 mars 2025 |
L’attention de l’amour Les romanciers et les poètes ont redit à leur manière une profonde intuition de l’Humanité : pas d’amour sans attention ! Tantôt fugace, elle provoque un coup de foudre ; tantôt patiente, elle entretient le désir ; tantôt éteinte, elle laisse l’amour sombrer en silence. |
Cycle 8 : L'oeuvre de quatre femmes d'écriture à travers le prisme de la phénoménologie - Jérôme Vermer & Anne Idoux
L’œuvre de quatre femmes d’écriture à travers le prisme de la phénoménologie:
Nathalie Sarraute, Sei Shônagon, Etty Hillesum et Simone de Beauvoir.
Jérôme Vermer
& Anne Idoux
Aucune pensée n’est désincarnée. Pour Maurice Merleau-Ponty, c’est en effet à partir du « corps propre » que nous appréhendons le monde. Figure incontournable de la phénoménologie, il nous offre une grille de lecture à travers laquelle l’écriture, sous toutes ses formes, peut être envisagée comme mise à l’œuvre d’un corps, médiateur entre un sujet percevant et le monde perçu. Les écrits de quatre femmes en sont le parfait exemple.
Nathalie Sarraute examine à la loupe les tropismes, ces détails qui nous échappent, glissant « aux limites de la conscience », mais constitutifs de notre rapport au monde.
La poétesse japonaise Sei Shônagon (965-1025) s’émerveille de ces petits riens qui nous entourent, qui ne font que passer mais qui nous façonnent.
Face à l’horreur de la Deuxième Guerre mondiale, Etty Hillesum (1914-1943) retranscrit dans son journal la moindre beauté banale et quelque peu insignifiante révélée par nos sens et qui nous rappelle, si nous y prêtons attention, que nous sommes libres, en toutes circonstances.
Des Mémoires d’une jeune fille rangée à Une mort très douce, Simone de Beauvoir nous offre une œuvre autobiographique qui n’est pas sans rappeler les points de convergences entre sa philosophie et la phénoménologie merleau-pontienne.
Cycle 8 : le matin de 11h40 à 13h00
14 janvier 2025 |
Du corps à l’œuvre : l’acte créateur chez Merleau-Ponty Merleau-Ponty analyse l’acte créateur à partir de la notion de « corps propre ». Sa pensée nous offre des instruments pour aborder les diverses formes de création littéraire. Les écrits de quatre femmes d’horizons différents se révèlent ainsi comme autant d’approches inédites du monde à partir du corps. Il sera question de Nathalie Sarraute, Sei Shônagon, Etty Hillesum et Simone de Beauvoir. |
28 janvier 2025 |
Nathalie Sarraute : la beauté des petits riens Grande théoricienne du Nouveau Roman, Nathalie Sarraute tente de restituer la complexité de notre perception, de ce moment qui unit le sujet percevant et la chose perçue. Dès son livre Tropismes (1939), Sarraute porte son attention sur ces détails que nous ne voyons pas mais qui donnent lieu à des sentiments « infimes et fugitifs » qui nous ouvrent à la totalité du monde. |
11 février 2025 (Anne Idoux) |
Sei Shônagon : Ces petites choses qui sont la vie (par Anne Idoux) Depuis le Japon de l’an Mil, l’écrivaine Sei Shônagon attire l’attention du lecteur d’aujourd’hui sur la beauté des petites choses qui sont et font la vie. À la fois singuliers et universels, ces petits riens irriguent la littérature et les arts. Ils alimentent aussi la réflexion de scientifiques issus de différents champs des sciences humaines. |
25 février 2025 |
Etty Hillesum : la beauté est partout Face à l’indicible de la Shoah, Etty Hillesum trouve refuge dans l’écriture. Elle couche sur papier ce que lui prodiguent ses sens. Se sentant d’abord prisonnière d’un corps qui n’est que source de désirs insatiables, Etty Hillesum en fera la porte d’accès à la transcendance. |
11 mars 2025 |
Simone de Beauvoir : la femme, son corps, sa situation Simone de Beauvoir reste une figure marquante du féminisme. Mais c’est aussi une philosophe. Sa morale de l’ambiguïté qu’elle esquisse dans un premier ouvrage annonce le féminisme « en situation » développé dans Le Deuxième Sexe. Prolongeant la pensée de Merleau-Ponty, Beauvoir nous enseigne que le « destin » corporel n’est pas un déterminisme stricte. |
25 mars 2025 |
Simone de Beauvoir : une autobiographie phénoménologique Simone de Beauvoir analyse sa propre existence à travers le prisme de la phénoménologie. Elle nous parle de son rapport à l’autre comme contingence constituante, illustrant ainsi l’importance de l’intersubjectivité évoquée notamment par Merleau-Ponty. Elle nous décrit à travers ses rencontres l’émergence d’une individualité comme trajectoire temporelle. |