Guerre et philosophie, une introduction

Pour introduire les différents enjeux des discours philosophiques sur la guerre, nous commencerons par présenter le rôle particulier qu’occupe la guerre dans l’histoire de la philosophie, et la manière dont la philosophie est à la fois hantée par elle et incapable d’en faire son objet sans évacuer sa nature.

« Que sont les empires sans la justice si ce n’est de grandes réunions de brigands ? » (Saint Augustin), les discours philosophiques qui interrogent la justice de la guerre

Dans quelle mesure la guerre peut-elle être juste ? Dès l’antiquité, la philosophie dans son intérêt pour la guerre ouvre une tradition qui deviendra millénaire de tentative de légitimation morale et politique du recours à la guerre. Nous verrons comment cette tradition de la guerre juste perdure jusqu’à nos jours et les fondements philosophiques dont elle se nourrit.

Montesquieu et la théorie de l’équilibre des pouvoirs dans L’esprit des lois.

Thèse promise à un brillant avenir, dès la fondation des Etats-Unis, où elle prendra la forme des checks and balances, aujourd’hui fondamentalement menacés par l’administration Trump.

Voltaire et la naissance de l’intellectuel engagé.

Comment les affaires Calas et du chevalier de La Barre ont forgé l’image du philosophe refusant le confort de la tour d’ivoire pour se mêler de ce qui « ne le regarde pas ». Impressionnante postérité : Zola et Camus notamment.

Rousseau et la dénonciation des inégalités.

Ce philosophe occupe une place à part au siècle des Lumières : il s’oppose au dogmatisme religieux et au despotisme, mais met au premier plan la question sociale et dénonce la corruption des mœurs via une théorie de l’éducation (Émile) et une philosophie politique radicalement neuve (Le Contrat social).

Diderot et l’Encyclopédie.

Personnage fascinant que l’auteur de Jacques le fataliste et du Neveu de Rameau. Il est la cheville ouvrière d’une entreprise révolutionnaire de totalisation du savoir de l’époque et pousse la critique de la religion jusqu’à défendre une théorie matérialiste « pré-darwinienne ».

Condorcet et nos grands combats contemporain.

Il coche pour ainsi dire toutes les cases : il lutte contre la peine de mort, pour l’instruction publique gratuite, pour le développement de la pensée critique, pour l’émancipation des femmes et des Noirs… « Héros » d’Elisabeth et Robert Badinter, il finira écrasé par la Terreur révolutionnaire.

Kant et son opuscule « Qu’est-ce que les Lumières ? ».

En même temps que nous revisiterons le chemin parcouru, nous nous demanderons ce qui « reste » des Lumières et essayerons de tirer les leçons qui en ont été oubliées. Pour ce faire, Kant nous sera d’une grande utilité et clôturera notre investigation.

Guerres de religions et guerres des images, hier et aujourd’hui

Partant du phénomène de la médiatisation terroriste ayant marqué le premier quart du XXI^e siècle, il s’agira, dans cette séance introductive, de questionner l’expression de « guerres des images » mise en lien avec l’expression problématique de « guerre de religions ».

L’image de la violence: montrer et démontrer (époque contemporaine)

Prolongeant dans notre présent l’exploration des ressorts de la médiatisation terroriste, on examinera la façon dont la monstration de la violence vaut pour démonstration de la cause qui la soutient.

L’image de la violence: montrer et démontrer (temps modernes)

Les racines historiques de la violence en images seront explorées, en particulier du côté des guerres de religion qui ont marqué l’Europe du XVI^e siècle, comme point d’origine d’une nouvelle propagande visuelle, notamment du martyre.

La violence faite à l’image : montrer pour détruire (époque contemporaine)

De l’image de la violence, il s’agira de déplacer l’attention vers la violence dont les images ont pu être les cibles ces vingt dernières années, et vers les enjeux idéologiques qui sous-tendent cet iconoclasme contemporain.

Platon – On ne connaît pas Érôs

Le Banquet définit le désir, non comme la prémisse du plaisir, mais comme un manque qui ne peut, ni ne doit être comblé. Pour autant, ce manque ne constitue pas le tout du désir, dont le caractère mystérieux est soigneusement maintenu jusqu’à la fin du dialogue.

Platon – Une éthique du désir : orienter son désir, ou s’orienter de son désir ?

Alors que dans le Banquet, Socrate invite à réorienter son désir, depuis l’érôs des beaux corps, vers l’érôs du Beau, dans le Phèdre, chaque homme doit identifier pour lui-même le type de désir auquel il est sujet et dont il doit s’orienter.

Freud – « Au-delà » du plaisir : l’énigme du désir

Chez Freud, la clinique psychanalytique confirme l’intuition du philosophe antique : le désir, la pulsion, n’est pas une affaire de plaisir – elle se situe « au-delà ». C’est ce qui fait son énigme

Freud – La sublimation et ses limites

Ce processus d’ascension, d’un érôs sexuel à un érôs intellectuel, est comparé par Freud à la sublimation. Pourtant, contrairement au philosophe, le psychanalyste met en garde contre ses limites.

Lacan – Unité de la pulsion ; dualité du désir et de la jouissance

Chez Lacan, le désir se trouve distinct de la jouissance. Alors qu’elle est conçue comme « réelle », le désir s’inscrit dans le registre symbolique : plus qu’un effet du manque, il est toujours le désir de l’Autre.

Lacan – Céder sur son désir : le seul crime que la psychanalyse ne puisse pardonner

Dans l’Éthique de la psychanalyse, Lacan affirme que céder sur son désir serait « le seul crime que la psychanalyse ne peut pas pardonner ». Mais pourquoi en serait-il question ? La dimension éthique du désir semble plus que jamais liée à sa dimension énigmatique.

Une esthétique du devenir

En guise de hors d’œuvre, on donnera quelques balises pour s’orienter dans cette pensée : combats et controverses, concepts emblématiques, mais aussi écrivains et artistes qui l’ont inspirée.

Deleuze et Beckett. Épuiser le réel

Deleuze a un rapport très fort à Beckett. Vers la fin de sa vie, il lui consacre un beau texte, L’Épuisé. Que signifie cet « épuisement » ? Peut-on épuiser la représentation, voire le sujet lui-même ?

Deleuze et Kafka. Arpenter les rhizomes

Comment, dans Kafka. Pour une littérature mineure, une littérature dite « mineure » peut-elle avoir un impact politique majeur ? Ce terme de « mineur » se distingue-t-il de celui, fort à la mode, de « minorité » ?

24 février 2026

Deleuze et Bartleby. Malade ou médecin de la civilisation ?

Étrange figure que le Bartleby de Melville : en ne « préférant rien », il incarne une résistance passive à l’ordre du monde, celui du bon sens. En quoi est-ce salutaire ? Y a-t-il là une forme de politique de la littérature ?

Géophilosophie

On a parlé d’un « tournant spatial » dans les sciences humaines. Deleuze, avec Guattari, y a-t-il contribué ? Qu’est-ce que la géographie et la cartographie ont à dire à la philosophie, et inversement ?

Un art cartographique

Une carte semble offrir le modèle même de la représentation mimétique. Mais n’y a-t-il pas là un trompe-l’œil ? On conclura en montrant que tout art est cartographique dans la mesure où il réinvente le monde qu’il prétend représenter.

Histoire des idées écologiques: les précurseurs

Malthus, Haeckel, Les romantiques, écologie et christianisme, Rachel Carson, René Dumont, André Gorz, Ivan Ilitch

Histoire des idées écologiques: les courants actuels

Du développement durable à la Transition, écologie décoloniale, écoféminisme, décroissance et collapsologie, modernisation écologique

Aborder l’écologie hors cadre académique. Les experts face aux émotions et aux contradictions. 

L’expérience d’une pièce de théâtre : « L’Arche et la Tour »[1]

Essai à la première personne :  « Contradictions ordinaires »[2]

[1] Sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=5KfIWKL52Ac; Edition: https://www.samsa.be/livre/l-arche-et-la-tout

[2] https://www.samsa.be/livre/contradictions-ordinaires; à la RTBF : https://auvio.rtbf.be/media/tendances-premiere-tendances-premiere-le-dossier-3290682; https://auvio.rtbf.be/media/le-monde-en-direct-decrypte-votre-actualite-l-invite-3280945

Pourquoi la vie est intelligente et pourquoi l’intelligence évolue.

Pas de vie sans ordres et pas de continuité de ces ordres sans évolution. Pas d’évolution sans intelligences mais aussi pas d’intelligences sans concurrence. Et pas de concurrences sans rapports de forces de plus en plus complexes. Comment alors faire avec intelligence ?

Chantiers contemporains de l’intelligence humaine.

L’intelligence humaine est confrontée à deux défis « incontournables »: l’ordre de l’ « autre » et la limite de la mort de chacun. Le premier fait naître la concurrence et/ou l’amour, le second fait naître la créativité sous toutes ses formes. Les philosophies et les intelligences du XXI ième siècle peinent à comprendre et réglementer cette situation. Des intelligences concurrentes de toutes natures s’affrontent massivement de toutes parts, malgré les immigrations humaines et les guerres entre humains.

Concurrences entre intelligences naturelles et artificielles.

La création d’intelligence ex nihilo est un mythe (ou sacrilège) ancien. Les sciences et technologies ont brisé ce tabou. Le concept de concurrence (et ses conséquences) entre intelligences humaines (IH) et artificielles (IA) commence à prendre corps. Pourtant, les IA et le cerveau de HS sont deux types de machines fondamentalement différents et le premier dépend, paradoxalement, totalement du second. C’est donc sur le plan des capacités et performances que la coexistence ces deux « technologies » va tenter de s’établir, entrainant de profonds aménagements de la vie sur terre.

Le détail de ce cycle de conférence sera disponible très prochainement.

Le détail de ce cycle de conférence sera disponible très prochainement.

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L’artifice et le vivant – Faust le magicien

Le mythe de Faust est né dans un castel de marionnettes, dont l’esprit fut celui des mystères médiévaux. Le Diable et Faust finiraient par coïncider s’il n’y avait Marguerite. Le savoir philosophique y est mis en scène dans le risque qu’il inflige à l’âme en quête de salut.

Techniques concrètes et visions – Faust l’ingénieur

La technicité concrète et le logos visionnaire caractérisent désormais une philosophie qui, de l’Antiquité à la Renaissance, oscille de plus en plus dangereusement entre son ancienne inspiration mystique et sa nouvelle vocation scientifique. 

L’homme-artifice – Faust le scientifique

Avec les Lumières, l’esprit philosophique triomphe, qui ne croit guère à Dieu et à Diable. Faust désenchanté s’adonne, déchiré, au procès d’une certaine Modernité.